L’origine de l’alphabet remonte à l’utilisation d’une écriture basée sur les consonnes par les langues sémitiques du levant il y a près de deux millénaires. Presque toutes les écritures alphabétiques du monde sont dérivées de l’ancêtre commun qu’est le proto-alphabet sémitique.
Celui-ci provient d’une forme ancienne d’écriture appelée protosinaïtique, développée en Égypte dans le but de transcrire la langue des travailleurs sémitiques locaux. Zoom sur l’évolution historique du nombre de lettres dans l’alphabet.
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Nom et ordre des lettres de l’alphabet
L’ordre des lettres de l’alphabet est connu depuis le 14e siècle avant notre ère, à Ougarit, une ville syrienne située sur la côte nord.
De nombreuses tablettes y ont été trouvées, portant plus d’un millier de signes cunéiformes, qui ne sont pas d’origine babylonienne et comportant trente caractères différents. Douze de ces tablettes ont des signes classés selon l’ordre alphabétique.
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Deux types d’ordres sont présents : l’un est similaire à l’ordre hébreu, grec et latin, tandis que le second ressemble à celui des éthiopiens.
Le nombre exact de lettres dans l’alphabet protosinaïtique et leur ordre ne sont pas connus. L’alphabet ougaritique comprend 27 consonnes, tandis que l’alphabet sudarabique en compte 29, et l’alphabet phénicien en totalise 22. Il y avait deux méthodes d’organisation pour ces écritures : une avec l’ordre phénicien ABGDE et une autre avec l’ordre HMĦLQ.
En outre, les lettres ont conservé leur nomenclature à travers les différentes langues et alphabets successeurs des Phéniciens comme le samaritain, le syriaque, l’araméen, l’arabe, l’hébreu et l’alphabet grec.
L’alphabet : des origines sémitiques
L’alphabet sémitique ancien est initialement inspiré de la culture égyptienne. En réalité, ce mode d’écriture pseudo-hiéroglyphique se basait sur l’acrophonie : chaque pictogramme représentait le son initial du mot qu’il désignait.
De cette façon, le symbole de la maison, baytu, symbolisait la « lettre » `B`. Puisque les mots des langues sémitiques commencent par une consonne, l’alphabet pseudo-hiéroglyphique était basé sur les consonnes.
Après la disparition de l’écriture cunéiforme, l’alphabet linéaire a continué à évoluer. Avant la fin du XIIe siècle avant J-C, l’alphabet classique de 22 lettres atteignait sa maturité après un millier d’années d’évolution depuis la création des hiéroglyphes.
La manière d’écrire les lettres devenait plus uniforme et le sens lecture était maintenant de droite à gauche. Le système d’écriture phénicien divisait la syllabe en segments appelés consonnes, en ignorant les voyelles qui étaient utilisées pour la prononciation.
La lumière des voyelles
La langue grecque du groupe indo-européen présentait des caractéristiques qui compliquaient sa transcription par l’alphabet consonantique phénicien. Les Grecs ont ainsi modifié l’alphabet phénicien pour le rendre adapté à leur langue.
Cependant, la contribution la plus importante des Grecs aura été d’assigner aux lettres phéniciennes l’utilisation de la valeur des voyelles.
C’est de cette manière que le alpha (`A`), l’epsilon (`E`), l’omicron (`O`) et l’upsilon (`Y`) furent créés. Par conséquent, ils ont contribué de manière décisive à l’histoire de notre civilisation en apportant cette « lumière des voyelles« , comme l’a si bien dit Etiemble.
L’arrivée de l’alphabet en Italie
L’alphabet grec a été une vraie source d’inspiration pour de nombreuses civilisations voisines. C’est de cette manière que les Etrusques, dont la civilisation a émergé en Toscane au VIIe siècle avant J.-C le reprirent pour écrire leur langue, qui, malgré les 13 000 inscriptions, demeure encore inconnue.
Les rois étrusques gouvernèrent Rome jusqu’au 4ème siècle avant J.-C. puis furent chassés par les populations autochtones du Latium. Ces Latins, qui allaient devenir les Romains par la suite, ont utilisé l’alphabet étrusque pour écrire leur langue. De cette façon, vers le IIIème siècle avant J.-C., un alphabet de dix-neuf lettres fût créé, avec les lettres « X », « Y » et « Z ».