Accueil Actu Clara Campoamor et le vote féminin : qui est cette femme ?

Clara Campoamor et le vote féminin : qui est cette femme ?

En Espagne, alors que les femmes n’avaient pas le droit de vote, Clara Campoamor est élue députée. Fervente défenderesse de l’égalité hommes-femmes, elle est l’une des figures historiques les plus importantes du pays en gagnant un pari risqué : obtenir le droit de vote des femmes dans un pays guidé par des conservateurs.

Clara Campoamor, une figure iconique féministe espagnole

L’Histoire retiendra Clara Campoamor pour sa lutte contre le déterminisme dans une époque conservatrice. Son combat est à marquer au fer rouge.

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Elle a arrêté l’école à 13 ans, afin de subvenir aux besoins de sa famille suite au décès de son père. Malgré cela, Clara Campoamor a décroché son bac à 32 ans pour ensuite réussir son diplôme d’avocate après 4 ans. Ce cap lui a permis d’exercer à Madrid. Elle est alors la deuxième femme du Barreau de Madrid.

Outre cette profession d’avocate, Clara Campoamor élargit son réseau dans la politique, en multipliant ses engagements dans des associations féministes. Elle occupe également le poste de secrétaire de rédaction au journal conservateur « La Tribune ».

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Elle est ensuite élue députée dans l’Assemblée Constituante pour le Parti Radical, suite à la proclamation de la Seconde République en 1931. Il faut savoir qu’à cette époque les femmes n’avaient pas encore le droit de vote.

Dès lors, Clara Campoamor multiplie ses engagements pour l’égalité femmes-hommes. C’est ainsi qu’elle laisse une trace indélébile dans l’Histoire avec son rôle majeur dans la législation du suffrage féminin. En ces temps, les conservateurs s’opposaient fermement au droit de vote des femmes. Selon eux, les femmes votent selon les suggestions des curés, qui sont conservateurs.

Une bataille de gagnée pour Clara Campoamor

Clara Campoamor est la première femme à participer à la rédaction de la Carta Magna mais aussi à s’exprimer dans une Cour espagnole. Elle utilise sa position pour lutter contre la non-discrimination basée sur le genre, le divorce, l’égalité juridique des enfants filles et garçons, mais surtout le vote féminin. Toutes ces revendications seront acceptées sauf le vote féminin. Ce dernier sera passé au crible par l’Assemblée, ce qui aboutira au mouvement suffragettes en Espagne.

Ainsi, Clara Campoamor est la cible de toutes les hostilités, aussi bien par les membres de son propre parti que celle de la députée socialiste Victoria Kant. Cette dernière s’est même proclamée comme étant une fervente opposante du vote féminin, estimant que cela est risqué pour les partis de gauche. Selon elle, si le droit de vote est accordé aux femmes, elles n’hésitent pas à voter à droite.

Toutefois, Campoamor remporte le débat le 1er octobre 1931 avec sa phrase culte « Les femmes représentent plus de la moitié de la nation et il n’est pas possible de faire un travail législatif sérieux en lésant plus de la moitié de la nation ». Cette victoire permet à 6,5 millions de femmes de voter en 1933.

Une fin difficile pour Clara Campoamor

Malgré une victoire qui réécrit l’Histoire, Clara Campoamor n’est pas réélue. En effet, les Espagnols ont préféré offrir la majorité à une assemblée conservatrice. Ainsi, la victoire du parti de droite CEDA lors des élections en 1933 signe l’arrêt de mort politique de la jeune femme.

Elle a d’ailleurs abandonné le Parti Radical, réprimandant son manque d’intérêt aux questions liées aux discriminations et inégalités subies par les femmes. Elle tente toutefois de créer un nouveau parti qui se focalise sur ces préoccupations politiques, en vain.

Lors de la Guerre civile de 1936, Clara Campoamor s’exile en Suisse et ne peut plus rentrer en Espagne. Elle est en effet accusée de franc-maçonnerie par le régime franquiste. Elle passe alors quelques années en Argentine pour mourir d’un cancer à Lausanne.

Pour honorer sa mémoire, notamment en étant la pionnière de la lutte pour l’égalité des genres, le gouvernement espagnol annonce réactiver le Prix Clara Campoamor. Il récompense les femmes pour leur activité parlementaire.

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